Qui sommes-nous?
1 | Notre Église
Le 31 octobre 1517, Martin Luther affichait sur la porte de la chapelle royale de Wittenberg ses fameuses 95 thèses sur les indulgences, donnant ainsi le signal d’une formidable révolution spirituelle qui allait rendre leur liberté à des millions de chrétiens. Notre église est issue de ce combat pour la vérité ; elle en est l’héritière et porte toujours le nom de son réformateur.
Dans le même temps, Dieu suscita d’autres témoins courageux qui ont trouvé dans les écrits de Luther les sources de leur propre inspiration, de sorte que c’est aujourd’hui un foisonnement d’Églises aux noms les plus divers qui se réclament de la Réforme. Et depuis le 16e siècle, le diable ne manqua pas non plus de semer l’erreur et la confusion parmi les disciples, affectant (infectant) profondément le message du Christ et des apôtres pour lequel les réformateurs s’étaient battu. C’est pourquoi rappelons la raison d’être de notre Église et la foi qui rassemble ses fidèles.
2 | Pourquoi « Évangélique + Luthérienne »?
Notre Église s’appelle Évangélique parce qu’elle est fermement attachée à l’Évangile, le message du salut par la foi en Jésus-Christ. Et elle s’appelle encore Luthérienne parce qu’elle veut être fidèle aux vérités de la Bible que Martin Luther a redécouvertes au prix d’un dur combat. Elle souscrit donc de tout cœur aux Confessions de foi qui furent publiées à l’époque par l’Église, regroupée autour du réformateur. La plus connue de ces confessions est le Petit-Catéchisme. Il présente les grandes affirmations de la Réforme.
En particulier ces deux vérités :
Primo, seule la Bible, dont tous les livres sont divinement inspirés, est source et norme de la foi chrétienne. Cela veut dire que Dieu révèle dans la Bible – et seulement dans la Bible – les vérités que l’Église doit proclamer, enseigner et que les hommes sont appelés à croire.
Ensuite, le pardon des péchés et le salut sont des trésors que personne ne peut mériter. Mais Dieu les offre gratuitement à tous ceux qui confessent leurs fautes et croient en lui. Et cela grâce à l’œuvre de rédemption que Jésus-Christ a accomplie par ses souffrances, sa mort et sa résurrection. On appelle cela la justification du pécheur par la foi en Jésus-Christ.
Notre église a vu le jour à la suite d’un réveil religieux qui a eu lieu en Alsace au cours du 19e siècle. Le protestantisme était devenu en grande partie libéral. L’enseignement théologique qu’on donnait aux futurs pasteurs n’était plus conforme à la Bible.
Il existe aussi de graves questions d’éthique ou de morale pour lesquelles beaucoup d’Églises ne se fondent plus, tout simplement, sur ce qu’enseigne l’Écriture sainte. On déclare ainsi que cet enseignement est tributaire de son temps, qu’il ne faut surtout pas le prendre à la lettre.
Les chrétiens ont fondé des paroisses indépendantes qui se sont par la suite réunies pour constituer notre synode. La même chose s’est produite dans d’autres pays d’Europe et ailleurs dans le monde.
Ils avaient besoin d’entendre autre chose qu’une bonne morale. Ils ne voulaient pas d’un message qui promet le salut à tous ceux s’efforcent de vivre honnêtement en faisant preuve de bonté et de générosité. Ils avaient soif du salut, car ils se savaient pécheurs comme tous les hommes. Ils savaient aussi que l’homme ne peut se tenir en présence de Dieu que si Dieu lui pardonne ses fautes, que le pardon passe par Jésus-Christ et la foi en sa mort rédemptrice.
Notre Église ne s’est pas battue pour préserver de simples rites ou des traditions humaines, ni pour des questions somme toute accessoires, mais pour des vérités tout à fait essentielles qui constituent le fondement même de la foi chrétienne. Il ne s’agissait pas de doctrines qui se situent quelque part à la périphérie de l’enseignement chrétien, mais de questions qui concernent directement le salut.
Et nous sommes convaincus que ces questions demeurent toujours d’actualité ; que, dans ses grandes lignes en tout cas, la situation religieuse n’a guère changé entre-temps.
Voilà pourquoi nous désirons poursuivre notre mission avec les moyens que le Seigneur met à notre disposition, proclamant à qui veut l’entendre que Dieu offre la vie éternelle à ceux qui se tournent vers lui avec une foi sincère, une foi qui plonge ses racines dans l’Évangile et dans les sacrements.
3 | Chrétiens confessants
Dans certaines Églises, on affirme aussi que l’on est chrétien à compter du jour de son baptême, même si on a pratiquement rompu tout lien avec elles, qu’on mène sa vie sans jamais aller écouter la parole de Dieu et communier à la Table du Seigneur. On se dit catholique ou protestant, sans que cela exprime une conviction particulière… L’Église dont nous faisons partie est au contraire une Église confessante, ou une Église de professants. Cela veut dire que nous sommes appelés à confesser et à vivre notre foi en conformité avec ce qu’enseigne la Bible et au contact régulier des moyens de grâce. Cela veut dire aussi que le pasteur est le berger qui prend soin de son troupeau et de chacune des brebis que le Seigneur lui a confiées. Il les connaît personnellement. Il va à la recherche de celle qui s’est égarée pour la ramener auprès du Christ. Tous, nous sommes appelés à persévérer fidèlement dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans la prière (Ac 2.42).
La participation au Repas du Seigneur est toujours un acte de confession et de communion fraternelle ; elle présuppose donc que l’on adhère de tout cœur à l’enseignement de l’Église où l’on va communier. Pour que le sacrement soit source de bénédiction, il faut aussi qu’il soit reçu d’un cœur repentant et croyant. L’apôtre Paul enseigne en effet que l’on peut recevoir le sacrement pour son jugement (1Co 11.27-29).
En agissant de cette façon, nous n’affirmons absolument pas que notre Église soit l’unique détentrice de la vérité ! Remercions le Seigneur de ce que l’Évangile est aussi enseigné ailleurs. Il y a des chrétiens, d’authentiques chrétiens dans toutes les Églises où l’on annonce le Christ Sauveur. C’est pourquoi nous devons être humbles, très humbles dans notre confession de foi, constamment ouverts au partage et au dialogue. Mais nous voulons aussi témoigner de façon claire, ferme et convaincante.
C’est pour cela que nous renonçons à toute forme de pratique qui laisserait entendre qu’il y a de la place dans l’Église chrétienne pour des doctrines divergentes et que les différences sont finalement sans importance… Ce qui est conforme à l’Écriture Sainte est vrai. Ce qui ne l’est pas est faux. L’homme n’a pas le droit de jouer avec les vérités que Dieu a révélées dans la Bible, ni de les ignorer, mais il nous est demandé de les proclamer avec fidélité, dans l’obéissance à Dieu et la soumission à l’Écriture Sainte, et avec beaucoup de gratitude pour le trésor qui nous a été confié.
Les fondateurs de notre Église ont lutté avec beaucoup de courage et d’ardeur, au prix de bien des sacrifices. Ils ont enduré l’incompréhension, voire la réprobation de leurs amis, de leurs voisins et parfois des membres de leurs propres familles. Ils auraient pu laisser faire, mais l’enjeu était trop important pour eux. Ils savaient, en dernière analyse, qu’il y allait du salut de leur âme. Ils aspiraient aux riches pâturages et à l’eau fraîche de l’Évangile. Et ils voulaient léguer à leurs descendants et aux générations à venir une Église qui, au milieu de bien des faiblesses et lacunes, s’efforce sincèrement d’être fidèle à la parole de Dieu. Voilà la raison d’être de l’Église dans laquelle le Seigneur nous a conduits.
Dieu, plein d’amour et de miséricorde, souhaite que vous puissiez vous y épanouir en partageant votre foi dans le monde, et parmi ceux qui la professent avec vous.